LA LEGENDE DU DIABLE
Au Moyen-Age (début du XIIè siècle) près de Coincy (02), dans le canton de Fere-en-Tardenois, le Seigneur de Bruyères avait fait venir un entrepreneur célèbre pour bâtir l’ Abbaye du Val Chrétien. Comme il fallait apporter de loin d’énormes blocs de grès, le travail n’avançait pas et l’entrepreneur était désespéré. Un soir, le Diable lui apparut et lui dit : »Si tu veux me donner ton âme, je peux finir la construction cette nuit ». « Marché conclu ! » s’écria l’entrepreneur. Le Diable se mit à l’œuvre. Les bâtiments allaient être terminés lorsqu’un coq, réveillé par le tapage, se mit à chanter. Satan, affolé, s’enfuit. Mais, courant trop vite, les deux bretelles de sa hotte chargée de grès cassèrent net et toutes les pierres se répandirent sur la route de Coincy.
Il existe une deuxième version plus pieuse. Le moine se rendant compte que c’était l’œuvre du Diable, en aspergeant les ouvriers et les matériaux d’eau bénite, pour les faire s’enfuir, les força à aller plus vite, ce qui provoqua, le renversement des chariots et de leur cargaison de pierres.
LA HOTTEE DU DIABLE
Située au cœur du Pays de Tardenois, la HOTTEE DU DIABLE est constituée de bois et d’une butte sableuse parsemée d’énormes blocs de grès et de lande sèche.
Les bois abritent une faune originale comme le LORIOT d’Europe et le PIC NOIR, deux oiseaux peu répandus en Picardie.
Cette propriété communale de 16 hectares est gérée par le Conservatoire des sites naturels de Picardie.
La HOTTEE DU DIABLE, chaos de rochers aux formes étranges, sollicite les imaginations fertiles. Ces paysages extraordinaires ont inspiré pas mal d’artistes dont Paul et Camille CLAUDEL. Elle accueille chaque année de nombreux visiteurs : randonneurs, familles avec enfants, peintres et poètes ou simples flâneurs en quête de dépaysement et de nature sauvage.
LA FORMATION DES GRES
Le grès est une roche constituée de grains de sable agglomérés. La circulation de l’eau, chargée de silice, a donné naissance à un ciment qui a soudé les grains entre eux et transformé le sable en une roche cohérente. Le retrait de la mer a provoqué son émersion.
Ici, les blocs de grès ont protégé le sable qui constitue la butte, alors qu’aux alentours, l’érosion l’a emporté. Ils constituent un support pour la vie de lichens et de mousses très fragiles.
UNE PELOUSE DE SABLES
Le secteur est protégé par une barrière de bois puisqu’il abrite des espèces de plantes pionnières qui colonisent le sable nu et supportent l’aridité du sol, mais redoutent par contre le piétinement.
On y trouve l’ARMENIE DES SABLES de couleur mauve et la CORYNEPHORE BLANCHÂTRE.
Ce type de « pelouse » est temporaire et rare ; il demande un entretien régulier.
LA LANDE SECHE
La lande sèche est essentiellement constituée d’une plante appelée CALLUNE COMMUNE, petit arbrisseau qui donne une couleur rose à la Hottée.
La lande abrite le LEZARD VERT, la COULEUVRE CORONELLE et plusieurs espèces de CRIQUETS.
Il reste moins de 100 hectares de landes sèches dans l’Aisne.
Etonnant n'est-ce pas ce coin de ma région !
C'était au mois d'août 2007 et il faisait très chaud. J'ai passé un bon moment au milieu de cette nature à la fois hostile et attirante.
Article paru le 14 août 2007.
N'oubliez pas SITELLE et son "ANGLE DE VUE" en cliquant sur son nom en rose !