Une réédition d'un article ancien que j'ai remis à jour
Connaissance avec ce couvent à l'écart faisant partie de mon village.
CERFROID (commune de Brumetz (02) )
CERFROID, havre de paix au milieu de la verdure, sur notre commune de Brumetz (02) dans le canton de Neuilly-Saint-Front, est le berceau de l’ORDRE DES TRINITAIRES.
« L’ordre des Trinitaires » fut fondé en 1193 par Saint Jean de Matha et par Saint Félix de Valois en vue du rachat des captifs. Au XIIè siècle et durant tout le Moyen-Âge, il s’agissait des chrétiens prisonniers des musulmans au cours des Croisades ou des razzias dans le Sud de la France. A la Révolution, les Pères ont dû quitter les lieux qui sont restés abandonnés jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale à l’exception d’unecourte présence de 1862 à 1885. C’est en 1943 que l’Abbé Delgrange, curé du secteur (qui m'a d'ailleurs baptisée et mariée), a entrepris des démarches pour que les Sœurs Trinitaires puissent reprendre le domaine. Le retour des Pères Trinitaires dans les murs de Cerfroid date d’octobre 1986.
Pendant des siècles, le ministre général de tout l’Ordre des Trinitaires y résida. C’était le lieu, où tous les ans, on célébrait le chapitre général de l’Ordre. A cette occasion, participaient tous les représentants des pays où se trouvaient des maisons de Pères Trinitaires. En 1993, pour le huitième centenaire, lors de la messe télévisée dominicale, des participants venus du Portugal, d’Espagne, de France, d’Italie, d’Autriche, de Pologne, d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, (pour l’Europe), du Canada, des Etats-Unis, de Colombie, Pérou, Guatemala, Mexique, Chili, Bolivie, (pour l’Amérique), du Congo, de Madagascar, (pour l’Afrique), d’Inde, (pour l’Asie), se sont réunis à Cerfroid.
Les Trinitaires, dont des religieuses de la Congrégation de Valence qui ont leur maison principale à Lyon, sont sous l’autorité du Père général des Trinitaires qui réside à Rome. Des laïcs accueillent les visiteurs ou les retraitants. La communauté vit principalement de dons et de l’accueil des visiteurs. Une trentaine peut être reçue en pension complète pour une semaine au plus, en vue d’une retraite dans le silence ou d’une recollection à base d’échanges. Chaque retraitant peut participer aux activités de la maison. « On n’est pas une hôtellerie, plutôt une famille » précisait, il y a quelques temps Sœur Jean-Gabriel (ancienne prof de maths), responsable avec le frère Denis de la maison. Depuis le 4 octobre dernier, elle a quitté Cerfroid et passé sa charge de Supérieure à Soeur Marie-Hortensia le 4 octobre dernier. Jeanne-Françoise accueille, dans la Bergerie , les « cabossés de la vie » (drogués, anciens détenus, prostituées, SDF, …).
Liens: http://www.sites.google.com/site/labergeriebethesda/
ou http://labergeriebethesda.blogspot.com/
La « Maison de la Trinité » est à la fois un lieu de pèlerinage, de recueillement, de catéchèse, d’aide aux personnes âgées, de liturgie et de formation de jeunes religieux trinitaires.
Exemple d’une mission d’un père trinitaire :
Pendant quatre ans, le Père Nicolas (j'ai eu le plaisir de pouvoir le contacter par mail), a poursuivi une mission en Egypte à la suite du Père Aldodans à la Communauté du Caire et au Centre de réfugiés soudanais. Là, il était face à 450 familles qu’il aide dans leur vie quotidienne ; celles-ci venant se confier. Au centre, l’école qui compte 550 élèves n’a pas assez de salles de classe. Alors entre 17h et 18h, les enfants cèdent la place à leurs parents pour la formation des adultes. Ils étudient essentiellement l’anglais sauf ceux qui sont susceptibles d’émigrer au Canada qui apprennent le français. Les visites chez les personnes relevant d’une grande misère se font dans des squats et des bidonvilles. Le Père Nicolas se demande ce que vont devenir ces gens qui sont arrivés comme réfugiés, politiques, ou pour fuir la guerre, beaucoup comme réfugiés économiques. Depuis que l’ONU leur a retiré le statut de réfugiés, ils perdent toutes les aides qui les soutenaient et sont clochardisés. Seuls les plus « occidentalisés » peuvent espérer émigrer. Si c’est le choix du retour au Soudan, ils y rencontreront une situation économique très faible et « il faut rentrer avec un pécule conséquent et nantis de cadeaux pour tous les membres de la famille restés au pays ». Le Père Nicolas essaie de faire un lien entre les diverses communautés religieuses sur place au Soudan pour envisager des retours groupés des familles du centre. En plus de sa vocation pastorale, le Père Nicolas a dû apprendre la langue arabe ; un apprentissage long, difficile et très ardu. Il croule sous le travail et ses journées ne sont pas assez longues, confie-t-il.
Il a rejoint maintenant la Maison de Faucon aux côtés du frère Jean-Marc Carbonell, ministre de la Maison. 
DEUX PAVILLONS D’ENTREE : Ils ont servi, autrefois, comme maison de l’aumônier et du jardinier. Actuellement, depuis 1986, ils servent surtout comme maisons de noviciat.
BÂTIMENT PRINCIPAL : Reconstruit à la fin du XIXè siècle, en 1887, par le père Calixte de la Providence qui reprit la propriété, il a été totalement rénové. Une vingtaine de chambres confortables, une salle à manger spacieuse et une cuisine fonctionnelle.
BÂTIMENT D’ENTREE DE L’AILE GAUCHE : Construit en 1950, il a abrité une école ménagère avec dortoirs et réfectoire. Ce centre d’études fut dirigé par les Religieuses pendant une vingtaine d’années. Bon nombre de personnes du secteur s’en souviennent encore et y font référence.

BERGERIE : Ce lieu d’accueil a été créé pour aider les personnes qui viennent de situations déshumanisantes( drogue, prostitution, prison, tendances suicidaires,…). Accueillis par Soeur Jeanne-Françoise, c'est un temps de détente et de réflexion pour les pensionnaires qui peuvent (s’ils le souhaitent) cuire leur pain, jardiner, pêcher, …) 
CHAPELLE EN PLEIN AIR : construction inachevée d’une église par le père Calixte de la Providence au XIXè siècle sur le lieu de la primitive église de Cerfroid détruite sous Napoléon Ier.

SALLE CAPITULAIRE : En travaux depuis juin 1997, la restauration a été ralentie, faute de moyens. C’était la salle où se réunissait le chapiteau général de l’Ordre pour le rachat des esclaves.

CRYPTES : du XIIè siècle, totalement nettoyées et assainies, qui suintent d’eau de partout, de la source venue en amont au Nord et traversant Cerfroid.

VITRAIL : Chef d’œuvre réalisé, en deux mois, par Didier QUENTIN, maître verrier à Brasles (02). Il a été réalisé en verre antique soufflé à la bouche (comme au Moyen-Âge) et décoré de peintures diluées dans du vinaigre et cuites au four à 600°. L’original du vitrail de Cerfroid se trouve sur une mosaïque du XIIIè en l’église Santo Tommaso in Formis de Rome. Ce vitrail représente la vision de Saint Jean de Matha (le Christ rédempteur entre deux esclaves).

SOURCE DE LA TRINITE : Appelée aussi « Source de l’Apparition ». C’est en ce lieu, selon la tradition, que Jean de Matha et Félix de Valois, ermites vivant dans les environs, auraient vu un cerf blanc portant une croix rouge et bleue entre ses bois, signifiant la présence de Dieu en ces lieux. Cette croix est devenue le symbole des Trinitaires.

STATUE AU PIED DE LA SOURCE : celle de Saint Jean de Matha, réalisée par un jeune sculpteur français. D’origine provençale, Jean de Matha, avait rejoint à pied depuis Paris, les ermites qui vivaient au fond de la forêt des environs.

STATUE DE SAINT JOSEPH : Erigée au milieu du parc, cette statue rappelle qu’au début de XXè siècle, les prêtres de Château-Thierry, avaient installé ici une colonie de vacances sous le patronage de Saint Joseph. On y a retrouvé une petite plaque avec l’inscription latine « Ite ad Joseph », ce qui signifie « Allez à Joseph ».

BEFFROI : Charpente construite par les scouts unitaires de Château-Thierry et le mécanisme de la cloche par Gilles FOSSIER. La cloche a été ramenée d’un couvent de l’Isère fermé en 1993. Fondue à Lyon en 1837, décorée d’une croix fleurie et d’une Vierge à l’Enfant, elle a un diamètre de 510 mm, un poids de 74,7 kg. Sa note approximative le « fa », sonnerie en rétrograde.
Sur cette photo, elle est actionnée par une pensionnaire pour le repas de midi.

NOTRE DAME DU BON REMEDE : tableau fixé dans la chapelle intérieure. On la voit entourée de Saint Jean de Matha et de Saint Félix de Valois venant au secours des Prisonniers.
PELERINAGE : Il a lieu tous les ans. La foule des pèlerins y vient pour un long recueillement. On célèbre ainsi l’apparition de la Vierge Marie à Saint Félix de Valois, compagnon de Jean de Matha, apparition qui eut lieu dans la nuit du 7 au 8 septembre, à Cerfroid, en l’an 1212.
Rappelons que CERFROID se trouve sur la route départementale D9 qui va de Château-Thierry (02) à Mareuil-sur-Ourcq (60) entre les villages de BRUMETZ et Montigny-l’Allier.
Cette année, le pèlerinage se situe ce samedi 8 septembre à 20h et une messe sera célébrée par l'Evêque du diocèse de Soissons.
Cette semaine, Vendôme sera mis à l'honneur.
Si ça vous dit de suivre le guide!