En ce samedi après-midi 17 juillet 2010, mon amie Annick qui adore les vieilles pierres et édifices religieux, me fit découvrir le site de l’Abbaye d’Ourscamp. Ce fut un ravissement.
Située dans l’Oise sur la commune de Chiry-Ourscamp, entre Noyon et Compiègne, cette immense propriété tenue par la congrégation des moines Serviteurs de Jésus et Marie est actuellement restaurée grâce à
l’association pour la restauration de l’abbaye d’Ourscamp (ARAO) (leur site ICI)
en liaison avec la congrégation en demandant des aides diverses. Elle bénéficie de l’aide de l’Etat, du Conseil Régional de Picardie, du Conseil Général de l’Oise, du Pays de Sources et Vallées et des communes de Chiry-Ourscamp, Noyon et Ribécourt.
Le nom d'Ourscamp remonte à une très vieille légende; elle veut que saint Éloi, lors de la construction de l'oratoire, ait réussi à atteler l'ours qui venait de tuer le bœuf chargé de tirer le chariot. Ourscamp signifierait donc « champ de l’ours ».
La première église fut consacrée en 1134.
C’est sur l'emplacement d'un ancien oratoire (dont il ne reste rien) fondé par saint Éloi en 643, qu’une deuxième et magnifique abbatiale fut construite en communiquant avec la première. Cette abbaye Notre-Dame d'Ourscamp fut établie en 1129 par saint Bernard à la demande de Simon de Vermandois, évêque de Noyon, et cousin du roi de France Louis VI le Gros et douze moines cisterciens venus de Clairvaux. En 1120, est construit un hôpital, un lazaret, une infirmerie dite « salle des morts » perpendiculairement à l’église.
Elle devint l'un des plus importants monastères cisterciens de la France du Nord. En effet, le siècle suivant, l'abbaye compte déjà plus de cinq cents moines. Elle possède d'innombrables terres avec fermes et granges. Elle s’agrandit et, au XIIIè siècle, elle était longue de 102m, large de 24m et haute de 16m.
Triste sort par la suite ! L'abbaye est victime de la Grande Jacquerie de 1358 au cours de laquelle elle est pillée et incendiée. Il ne reste aujourd'hui que les vestiges du chœur ponctué de superbes arcades dressés à ciel ouvert.
Les quelques grandes étapes qui suivirent :
Entre 1677 et 1745, Ourscamp est réédifié, le logis abbatial est transformé pour lui donner une façade classique.
La Révolution chasse les derniers moines en 1792. L'abbaye fut vendue comme bien national et devint la propriété du surintendant des finances, Claude Pierre Maximilien Radix de Sainte-Foy (1736–1810). Il fit abattre en partie l'église abbatiale pour créer un paysage romantique très en vogue à l'époque et transforma la façade de ce qui devint le « château ».
Le domaine fut racheté en 1825 et fut transformé en filature de coton.
Lors de la Première Guerre mondiale, l'abbaye, occupée par les Allemands, est bombardée par les Alliés en février 1915.
Le comte Biver acquit le domaine en 1940 et le confia à la Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie fondée en 1930 par le père Jean-Édouard Lamy.
Site : http://www.serviteurs.org/
Voici quelques clichés pris en cet après-midi ensoleillé.
Une description succinte accompagne les clichés.
La monumentale grille en fer forg é date de 1784 et a été largement remaniée au début du XIXè siècle.
L’allée centrale mène à la cour d’honneur.
A droite, l’aile dite « de Lorraine » (XVIIè siècle) ruinée par le bombardement de février 1915.
Je ne l'ai pas photographiée; trop de voitures gênaient pour la prise de vue.
Au centre, pavillon composite. A l’origine, il s’agissait d’une façade d’église.
Un ours monumental orne le haut en souvenir de la légende de l’ours.
A gauche, l’aile dite « de Gesvres » (1748) autrefois logis de l’abbé commenditaire, actuellement logement des religieux.
Les anciens communs de l’abbé plus sur la gauche, datent du 18è siècle.
Au-delà du portail central, les restes du chœur de l’abbaye d’Ourscamp qui existèrent pendant six siècles.
Traces du portail monumental, d’escaliers en colimaçon, chapiteaux, voûtes, rosace, arc-boutant, …
Du côté du transept Nord, deux petites chapelles avec dans l’une d’entre elles, une magnifique statue de Marie « la Vierge Puissante », intronisée en 1983.
Dans le chœur gothique, l’autel en pierre mis en place en 2009 rappelle la destinée de ce chœur à ciel ouvert : la gloire de Dieu.
Restes des arcades du cloître et puits à l’angle Nord-Ouest.
Bâtiment principal d’habitation qui se composait autrefois d’une sacristie, d’une salle du chapitre, d’un dortoir, … C’est là que se tenait la filature.
Ce vaste bâtiment, construit en 1240, servait d’infirmerie conventuelle. Elle a été transformée en chapelle depuis le début du XIXè siècle après la destruction de l’abbatiale.
Je n’ai pu la visiter car des choristes étaient en pleine répétition. Je retournerai sur ces lieux à l’occasion et vous montrerai quelques clichés de l’intérieur.
Pour terminer, des clichés de l’immense parc avec ses arbres centenaires.
Au passage, des moines en train de vaquer à leurs occupations !
L'ensemble des ruines de l'abbaye fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840. L'extension de la protection, comprenant les bâtiments conventuels et leurs dépendances, les terrains alentour et la grille d'entrée, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 16 juin 1943. Des ajouts récents complètent le classement d'origine : les douves sèches, ainsi que l'ensemble des murs de clôture de l'abbaye fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 juillet 2004. Le portail médiéval de la basse-cour, quant à lui, fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 9 septembre 2004.
Pour les horaires des visites :
Abbaye Notre-Dame 1 place Saint Eloi 60138 CHIRY-OURSCAMP 03 44 75 72 14 ou abbaye.ourscamp@wanadoo.fr
Des macro photos sur mon autre blog en ce moment !
Bruno 21/08/2010 08:49
lianne 20/08/2010 10:28
biker06 20/08/2010 09:33
:0014:dom 20/08/2010 08:17
perfecta 20/08/2010 07:18
patriarch 20/08/2010 07:15
jeanine et rené 20/08/2010 06:58
nadia-vraie 20/08/2010 05:06