La ROQUE SAINT CHRISTOPHE, à mi-chemin entre les Eyzies et Montignac-Lascaux, est une falaise qui s’élève à pic sur la Vézère. Dès l’approche par la route, on a une sensation de formes puissantes. Il ne faut surtout pas louper la visite de ce site. Un cadre rare et de toute beauté témoin d’habitats nombreux remontant à une très ancienne occupation par l’homme.
Sur ce mur de calcaire long d’un kilomètre et haut de 80 m, sous l’action de l’érosion des eaux de la rivière depuis 60millions d’années et du gel sur le calcaire durant les périodes glaciaires de l’ère quaternaire, s’est creusé une centaine d’abris sous roche et de longues terrasses aériennes. Ces cavités naturelles ont été occupées par l’homme à la Préhistoire : Neandertal, Cro-Magnon, Néolithique (âge de bronze, âge de fer, Gallo-romain). Des modifications ont eu lieu au Moyen-Âge pour devenir un fort et même une cité jusqu’au début de la Renaissance. En 1588, le site est détruit, victime des Guerres de religion.
Cette falaise était constituée de cinq niveaux avec une circulation côté vide ou contre la paroi de l’abri. C’est par l’espace au pied de la falaise que le ravitaillement se faisait par voie d’eau à partir de la Vézère.
Tout en avançant dans la visite, on comprend l’aménagement des habitations troglodytiques. On est face à des empreintes laissées par nos ancêtres sur la roche.
Commençons par l’entrée. A l’époque de la construction du fort au Xème siècle, lorsque l’Evêque Frotaire de Périgueux décide de l’édifier pour protéger les populations contre les invasions vikings, elle était unique. Etroite, elle possédait une passerelle mobile et poste de sentinelle au-dessus. Puis, au Moyen-Âge, une fosse et un pont basculant y furent ajoutés.
Abri d’il y a 20 000 ans. Par la suite, cet espace a été retaillé et transformé en étable. Dans le fond à droite, on distingue des anneaux creusés dans la roche, sans doute pour y attacher le bétail.
Cette pièce est un abattoir pourvu d’un étal taillé dans la paroi. On y découpait la viande.
Cette cavité n’est autre qu’un coffre-fort taillé à même la paroi. On y voit l’emplacement du système de fermeture.
Cet abri naturel long de 300 m est le plus grand abri aérien d’Europe. Une trentaine de maisons y avaient été édifiées. En dessous, on peut voir deux autres étages ainsi que des escaliers de communication. Du pied de la falaise jusqu’au cinquième niveau, environ un millier de personnes pouvaient abriter.
Cette maquette reconstitue partiellement la cité de la roque Saint Christophe à la fin du Moyen Âge.
Là, c’est le site tel qu’il est aujourd’hui.
Voici l’emplacement d’une des églises de la Roque Saint Christophe. On y remarque des croix dans la paroi, des tombes, les fonts baptismaux. On ne le voit pas sur cette photo, mais il existe des anneaux au plafond qui servaient à suspendre les lampes à huile et objets de culte.
Sur la paroi extérieure, dans le plafond, une demi-voûte a été creusée. On pense que cela pouvait améliorer l’acoustique.
Au-dessus en dressant bien la tête, on peut apercevoir un clocher qui est, lui aussi, creusé dans la roche.
Je ne l’ai pas photographié, mais de l’autre côté de la vallée, on voit une grotte avec un poste de guet qui permettait au guetteur de voir et d’entendre plus loin dans la vallée. On communiquait ainsi d’aval en aval jusqu’à 18 km. On pouvait ainsi être averti rapidement d’un éventuel danger.
« Une expérience récente a permis de démontrer qu’un signal sonore envoyé depuis Campagne du Bugue, situé à 18 km, parvenait jusqu’ici en 6 minutes. »
La première partie se termine ici. Demain, en seconde partie, nous continuerons cette visite avec la zone consacrée à
la reconstitution d’un chantier médiéval.
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