Revenons à Conques avec un tour d'horizon de L'Abbatiale Sainte Foy.
L'abbatiale Sainte-Foy, incontestable chef-d'oeuvre de l'art roman, est l'oeuvre des moines de Conques qui avaient acquis une solide réputation de bâtisseurs. Elle est le type parfait des églises dites des routes du pèlerinage.
L'abbaye de Conques se développa surtout à partir de l'arrivée des reliques de Sainte Foy, jeune martyre d'Agen au cinquième siècle.
La construction de l'abbatiale actuelle commença vers 1030 pour se terminer vers 1107.
La nef est très haute (22,10 m) mais étroite (6,80 m).
De grandes arcades font communiquer la nef et les bas-côtés.
Les collatéraux, voûtés d'arêtes séparées par des doubleaux, sont éclairés par de grandes fenêtres.
La croisée du transept : quatre piliers soutiennent le tambour octogonal de la coupole sur trompes, remplacée par une voûte gothique au 15è après qu'elle se soit effondrée.
Sur la façade occidentale de l'édifice, un tympan (début du XIIème siècle) avec ses 124 personnages, encore en partie polychromés, reprend le thème du Jugement dernier.
La composition générale est d'une grande simplicité : le vaste demi cercle du tympan comprend trois registres superposés que séparent les bandeaux réservés aux inscriptions gravées. Pour meubler ces registres, l'artiste les a divisés en une série de compartiments correspondant aux panneaux de calcaire jaune - au nombre d'une vingtaine - qu'il avait sculptés au sol avant de les assembler comme un puzzle géant. Ce découpage, facile à discerner a été réalisé habilement et de telle façon qu'un joint ne vienne jamais recouper un personnage ou une scène. La source principale d'inspiration du Jugement dernier a été l'Evangile de Saint-Matthieu.